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Cet état des esprits causa une vive émotion à l'administration du district qui enjoignit aux habitants de déposer les armes, de rejoindre leurs foyers et de reprendre leurs travaux. En conséquence, le 14 Avril 1793 une assemblée nombreuse d'habitants réunis à la Mairie prend l'engagement de dénoncer les fauteurs de troubles, de faire ce qui dépendra de chacun en particulier pour découvrir ceux qui se sont livrés ' au pillage et aux meurtres, d'indemniser les personnes dont les propriétés ont été pillées et d'exécuter la loi." Le 27 Avril 1793 fut dressée la liste du contingent demandée précédemment et l'occasion d'une révolte. Sur huit enrôlés, un seul était né à Bouée, aucun ne savait signer. Le 25 prairial, An II (14 Juin 1794), vinrent à Bouée les citoyens Oron et Vaunnière chargés de faire marcher les jeunes gens de la première réquisition de la rive droite. Le 15 Mai 1793, le Conseil nomma deux commissaires, l'un Paul Legland pour la Coquerais et l'autre Jean Michel, pour Rohard. Ils firent avertir les citoyens bargers et passagers sur les îles, et autres, qui ont des bateaux d'apporter chez eux (les commissaires) tout de suite leurs apparaux, comme avirons, bâtons, gaffes et voiles et que ces ustensiles, seront remis seulement aux passagers toutes les fois qu'ils en auront besoin et les remettrons sitôt le retour du voyage, tant aux bargers et bateliers que d'après un certificat de la municipalité." Ces mesures de précaution furent prises pour empêcher les étrangers non munis de passeports de traverser la Loire. Le serment prêté le 14 Juillet 1793 emprunte aux circonstances où il se fit, par suite de la mort de Louis XVI, un caractère particulier. Le procès-verbal signé:J-M. Bourdic, J. Bréard, Gme Berranger, Berranger, maire, Lesinay, Gme Berranger, P. Boulvert, P. Guillot, J. Sauvaget et Paul Legland, mentionne que la formule suivante y fut prononcée: " Je jure d'être fidèle à la Nation, à la loi, de soutenir la République une et indivisible et de mourir plutôt en les défendant." Le 20 Nivose, an II (10 Janvier 1794), un arbre de la fraternité fut planté dans l'endroit le plus apparent du bourg. Les habitants fort nombreux (54 signatures sont apposées au bas du procès-verbal), dans un moment d'enthousiasme, y exprimèrent leur joie de la reprise de Toulon sur les Anglais en dansant la carmagnole et en chantant l'hymne des Marseillais. Le compte-rendu de cette fête est si curieux qu'il mérite d'être reproduit en partie: " Nous avons chanté l'hymne des Marseillais, et après avoir formé un cercle aussi nombreux que le peu d'étendue de notre place le permettait nos avons dansé la carmagnole et par nos cris réitérés de: Vive la République une et indivisible, Vive la Nation, Vive la Montagne, nous avons exprimé la joie la plus vive et la plus sincère de la reprise de Toulon."(1) Ne voilà-t-il pas les habitants de Bouée qui, tout à l'heure, allaient se révolter et se joindre aux Vendéens, devenus des partisans avérés des Montagnards! Comment l'historien expliquera-t-il ce changement si brusque; il y a de quoi renoncer à essayer de le faire. Les réquisitions de grains commencèrent le 10 Ventose an II (1er Mars 1794), par un recensement des grains et farines. Le 8 Thermidor an II (27 Juillet1794) les communes de Lavau, Cordemais, Bouée Saint-Etienne furent invitées à fournir d'urgence à Nantes 1200 quintaux de froment. Il y eut alors plainte de quelques habitants contre la répartition; la municipalité, de son côté, demanda que la quantité à fournir fut diminuée. Enfin le sieur Pitou de la municipalité de Nantes vint les enlever. Vers la même époque, Bouée fournit, également du grain au château d'Indret. Le 2 Pluviose, an IV (29 janvier 1796) eut lieu une nouvelle réquisition, militaire cette fois, de 250 quintaux pour Guérande. Aussi ce fut un cri de joie quand la loi du Maximum fut abrogée( 24 Décembre 1794). Le Directoire est prié d'autoriser le retrait des bestiaux de la république, confisqués aux émigrés et mis dans les prairies, parce qu'ils causaient de grands ravages. Par la suite d'une forte crue, ils s'étaient répandus dans les gagneries et les jardins et y avaient occasionné de grands dégâts.Cette demande fut acceptée le 20 Vendémiaire (20 Octobre 1794). La municipalité de Lavau crut, à propos de contributions, pouvoir mettre en question la délimitation des deux communes. S'appuyant sur ce que le bénéfice du Tertre appartenait au recteur de Lavau, elle crut que, par ce fait, la commune de Lavau s'étendait jusque-là et demanda l'adjonction à son territoire de toute la partie est de l'étier du Syl. Le corps municipal de Bouée, le 17 Mésidor an III et le 7 Vendémiaire an IV, répondit victorieusement à ces arguments et Lavau dut abandonner une prétention qu'elle n'a plus fait valoir depuis. (2)
(1) De tous temps, la dance a été à l'honneur ici, aujourd'hui elle occupe encore une grande place dans les amusements des jeunes gens. (2) Aujoud'hui encore certains terrains situés au Gué portent les noms de Jardins de Lavau, Prés de Lavau etc. La liste des émigrés portent au contraire certains prés comme dépendant de Bouée, qui en ce moment sont à Lavau. |
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