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Pendant le séjour de ces troupes, un citoyen Gourlay se disant commissaire du district de Savenay, accompagné de 7 ou 8 fusiliers, désarma tous les habitants, à l'exception de quelques-uns chez lesquels la visite ne fut pas faite, sous prétexte qu'ils étaient bons patriotes. Les personnes épargnées furent Mme Trocardrie, MM. Roulland, Trémeloterie, Dumont des Ormes, Berranger du Nouy et de la Bouquinais. Toutefois elles furent invitées à les porter à Cordemais. De là mécontentement de Lécuyer, François, requis de suivre l'expédition, parce que le commissaire ne donnait aucun reçu des armes et que , pour intimider les gens et les forcer à les lui remettre, il les faisait conduire à quelque distance de leurs demeures. Le sieur Lécuyer, qui ne doit pas être suspect de partialité, rendit hommage pour leur modération aux soldats et à leurs chefs. (Délibération du 8 Juillet 1792). Les officiers de la garde nationale désarmée donnèrent leur démissions, mais le conseil les pria de revenir sur leur détermination. Il demanda au Directoire de rendre les armes dans une délibération longuement motivée. Le 15 Août 1792, il déclina la responsabilité des actes de désordre qui pourraient survenir, étant sans force publique et refusa de renouveler "le serment de fidélité à la constitution et de maintenir la liberté et l'égalité et de mourir en les défendant" jusqu'a ce que l'ordre, en vertu duquel l'administration départementale enjoint cette formalité, lui soit notifié. A la suite du départ de M. Bessard, prêtre, le conseil nomma un trésorier des biens de la fabrique. Le 25 Août 1792, Georges-J-François Pichot L'Amabilais fur chargé de la prception des impôts. La garde nationale invitée à se rendre à Savenay pour célébrer la fête de la fédération s'y refusa. Aussi elle eut lieu avec peu d'enthousiasme, tellement les esprits étaient irrités de l'enlèvement des armes. La municipalité commandée de saisir les chevaux de la Cour de Bouée, se trouvant sans force armée, déclara qu'elle n'obéira pas et invita le Directoire à prier l'intendant nommé par lui de les mener lui-même à Savenay. Elle obéit enfin. Les nommés Berranger André, maire et Boulevert Pierre, furent chargés d'accompagner le citoyen Vezin pour opérer la saisie des biens meubles de la Cour de Bouée (23 Mai 1793). Un arrêté ayant permis la libre circulation des grains en France, le Conseil met des entraves à l'exécution de cette mesure. Il décida " que les bargers de la commune ne voitureront aucun grain sans donner auparavant connaissance à la municipalité de la destination " et que leurs déclarations seraient consignées sur un registre, côté et paraphé, destiné à cet usage. Le 9 Décembre 1792, une municipalité élue par 34 votants fut ainsi composée: Berranger, maire; Legland, Pierre, procureur syndic; Guillard Piere, Michel, Boulvert Pierre, Jean Sauvaget, du Lavazais, Grégoire Abraham et Jean Haugeard, officiers municipaux; Jean Briand, Jean Pageot, Pierre Eon, Pierre Legland, Félix Seignard, Guillaume Seignard, Grégoire Viaud, François Benoiston, Vincent Rivière, Charles Bessard et Pierre Chevallier, notables. Le 30 Décembre 1792, furent nommés par le Conseil trois gardes champêtres Pierre Pageot, François Evain et Jean Seignard. Le 1er Janvier 1793, Guillaume Berranger fut désigné pour remplir les fonctions de secrétaire de mairie. Le 3 Mars 1793 fut déposé à la mairie un registre destiné à inscrire ceux qui voudront s'engager à bord des vaisseaux de la République. Mais aucun ne se rendit à cet appel tellement dans ce pays, on avait horreur d'être soldat. Il reste encore quelque chose de cette répulsion pour le service militaire. Des commissaires municipaux firent le dénombrement des citoyens depuis l'âge de 14 ans à 60 ans et au-dessus. A l'occasion d'une levée de 300.000 hommes et de 600 canonniers cette antipathie se manifesta. Le sieur François Magouet de Mont des Ormes, commissaire de l'administration du district vint chercher les listes du contingent communal qui n'étaient pas faites, pour les raisons posées dans une délibération du 10 Mars 1793. En voici un extrait: " Les commissaires ont répondu qu'ils ne voulaient point lui remettre ces listes, parce que l'improbation de la majeure partie de la commune s'étant clairement manifestée depuis quelques jours et même quelques-uns d'entre eux ayant été menacés d'être battus, ils ne voulaient pas s'exposer à la haine publique, ni aux mauvais traitements qu'ils s'attireraient par là ". L'administration municipale craignait un soulèvement; aussi ordonna-t-elle de faire la recherche des armes, fusils, sabres, baïonnettes, piques et autres ustensiles de guerre, " pour éviter tout danger des malfaiteurs et des mal intentionnés ". |
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