Notes géographiques, historiques et statistiques sur la commune de Bouée par Mr FRASLIN

Source

"Le Glaneur Savenaisien"

1886 et 1887

 

 (Nota.- Les personnes mentionnées dans le procès verbal ci-dessus sont presque toutes nobles. Il est à remarquer que les serments suivants furent prêtés par les mêmes personnes, quoique bien différents en substance).

    Le marais de la Roche était improductif; le conseil municipal, le 20 Mai 1791, décida qu'il y avait lieu de le dessécher, pria le Directoire d'envoyer un ingénieur pour en faire l'arpentage et le plan, et déclara réclamer la portion qui lui était due, se chargeant de donner lui-même à faire le dessèchement "à celui qui pour le moins le voudra prendre pour l'opérer dans les délais du décret  de l'Assemblée nationale du 26 Décembre 1790

    A la suite de la démission de M. Roulland, Jean-François (23 Octobre 1797), élu administrateur du district de Savenay, les électeurs, au nombre de 34, élevèrent  aux fonctions de Maire M.André Berranger, et à celles de procureur-syndic M. Legland, Pierre, de Bâtard.

   Le 1er Janvier 1792, la municipalité fut encore renouvelée; il y eut 49 votants.

   Elle fut ainsi constituée:

   Berranger, André, Maire;

   Legland, Pierre, procureur;

   Rivière, Vincent, officier municipal;

   Mosset, François, officier municipal;

   Haugeard, Jean, officier municipal;

   Grégoire, Abraham; Julien, David; Jacques, Héridel; Jean Pageot; Pierre Eon; Grégoire Viaud; Jean Briand et François Chevalier.

 

   La commune requise de fournir de la literie et du linge à la caserne de Savenay envoya dix paires de draps et dix napperons (6 Janvier 1792), répartis entre plusieurs habitants.

   A la nouvelle qu'un régiment "entaché d'aristocratie" était arrivé à Nantes et avait occasionné des désordres, " que le dit régiment n'étant point stipendié par la Nation était parti dudit Nantes et s'était répandu sur les campagnes où il pourrait commettre des vols et brigandages, que déjà on n'entendait parler que de meurtres et assassinats commis en différents endroits ", la municipalité créa une garde nationale dont les chefs furent élus par les miliciens (3 Février 1792).

   Aussitôt (7 Février), l'administration du district en ordonna la dissolution. Le Conseil, dans une délibération fortement motivée, repoussa les calomnies les plus odieuses dans les comptes qui sont rendus journellement au district de Savenay, de ce qui se passe à Bouée". Il protesta de son dévouement à la constitution, il jura de maintenir le bon ordre et la paix. Pour éteindre les inquiétudes de l'administration, il lui notifia "que le bon ordre, la paix et l'exécution des lois, dont il est responsable envers et contre tous, n'ont cessé d'être observés dans cette affaire comme elles l'ont été et le seront dans toutes les autres."

   Sur ce, la garde nationale prêta le serment d'être fidèle à la loi et au Roi et d'observer la discipline militaire.

   L'église fut fermée en 1792 par ordre du directoire de Savenay. Le Conseil en demanda la réouverture.

   Au 1er Avril 1792 il n'existait aucun prêtre à Bouée depuis six mois et les registres avaient cessé d'être tenus.

  Le Conseil prit les mesures pour que, à l'avenir, les actes de naissances, mariages et décès soient enregistrés. Le dernier acte signé d'un prêtre porte la date du 10 Décembre 1791.

   Le 9 et le 17 Mai 1792, des individus restés inconnus essayèrent d'ouvrir les portes de l'église, la dernière fois cette tentative réussit.

   Enfin le 17 Juin, en vertu d'un arrêté du département du 13 Mai 1792, l'église fut réouverte et la cloche fut sonnée en signe de réjouissance.

   Il fut décidé que le sacristain Martin Seignard sonnerait la cloche pour les naissances, mariages et décès, tinterait pour convoquer l'assemblée municipale et ouvrirait la grande porte pour que les personnes étant à prier Dieu pussent entendre les publications.

   Le 17 Juin 1792, les biens des émigrés furent inventoriés et mis sous séquestre. Les principaux sont MM.K/hoan, vicomte de Donges, de Monti, de la cour de Bouée et Musse et Dumerdy de Catuelant, du Châtelier.

   Le 25 Juin, le directoire autorisa la commune de Savenay à envoyer à Bouée 2 compagnies de volontaires du Finistère. L'administration communale, par les considérants suivants paraît vouloir s'y soustraire. Il lui fallut bien avaler la pilule.

   Elle manda "qu'il lui sera difficile de pouvoir loger 2 compagnies de 50 hommes chacune, puisque 40 feux à peine sont en état de pouvoir loger un soldat et surtout de le nourrir même en payant".

   Elle pria le chef étapier d'envoyer  les vivres , car les habitants ne peuvent aller les chercher à Savenay à cause des travaux agricoles pressants.

   Le 27 Juin 1792 un arbre de la liberté fut planté en  présence du commandant des volontaires du Finistère.

   Malgré l'ordre donné le 7 Février la garde nationale ne s'était pas dissoute.

 

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Marais de la Roche

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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