|
|
|||||
|
|
|
||||
|
Elle dépendait, au point de vue féodal, de la vicomté de Donges et baronnie de la Roche qui possédait tous les droits du seigneur de la cour de Bouée et Musse et de celle du Châtelier. Les deux dernières maisons furent réunies dans les mains de Messire Jean Senant, vers 1738.
A sa mort, elles furent définitivement séparées. Ce qui paraît être la principale cause de dissentiments racontés dans l'anecdote suivante: Le châtelain du Châtelier, un certain Dumerdy de Catuelan, était à en croire la tradition très redouté. Il fut longtemps en contestation avec celui de la Cour de Bouée et Musse. Celui du Châtelier, avec sa voiture, aurait renversé dans une rencontre celle de son adversaire qui lui disputait le pas et l'aurait mis dans l'impossibilité de continuer la revendication de cet honneur. Le même se payait, parait-il, sur son étang disparu depuis, des promenades d'un genre tout nouveau. Il faisait traîner son canot par un homme qui était obligé pour satisfaire à cette singulière manie, de marcher dans l'eau et la boue. Le moindre soubresaut était payé de plusieurs coups de fouet. Un jour l'un de ses vassaux (c'était heureusement peu de temps avant la révolution, car cet accident aurait eu pour prix une tête humaine) lui faisait jouir de cet agrément. Tout à coup il tombe et le choc imprimé par sa chûte renverse l'embarcation et l'original et terrible seigneur prend un bain peu à sa convenance. On assure que le bain fut administré bien involontairement par le paria de la gièbe dont l'histoire n'a pas transmis le nom à la postérité. (Si les deux anecdotes ci-dessus ne doivent pas être crues à la lettre, il est du moins certain que le héros des incartades en question, passait pour un homme de mauvais renom, détesté des paysans pour les vexations inutiles qu'il leur faisait subir). Les nobles susdits percevaient tous des dîmes, chacun dans ses parages. Ils possédaient aussi des moulins et pigeonniers banaux. Les moulins de ce genre sont ceux de Rochoux, au seigneur du Châtelier, dont dépendait la gagnerie de la Pannée, ceux de Bouée et du Haut-Chemin, l'un au seigneur de la Cour de Bouée et l'autre au vicomte de Donges. Un semblable existait dans la gagnerie de la Tiolais. Ils sont tous construits ou au milieu ou à la limite des gagneries. La partie supérieure des murs est plus large que l'inférieure et un espace appelé certe existe à l'entour pour permettre la manoeuvre des verges. Un colombier très bien conservé se trouve au château de la Cour de Bouée. C'est une construction cylindrique très massive dont le sommet est terminé en dôme. Tout autour, dans les parois, sont pratiqués des trous disposés en lignes obliques et communiquant deux à deux les uns avec les autres. En dire le nombre exact serait difficile tellement ils sont considérables. Certes il y a 800 trous et au-delà, ce qui suppose 400 couples de pigeons. Il existait d'autres décimateurs, les bénéficiers ecclésiastiques, prieuré de Sainte-Anne et recteur de Savenay. Le siège du tribunal de la vicomté, se trouvait à Savenay, celui de la Cour de Bouée et Musse au bourg de Bouée même. Ces renseignements se trouvent dans tous les jugements de l'époque et les droits du vicomte de Donges sont énumérés dans des aveux de 1743, 1770 et 1715. Voici la nomenclature des privilèges du vicomte de Donges; Droit de rachat et sous rachat des ventes consenties par lui, de chasser, de pêcher, de halle et coutume à Savenay, un marché tous les mercredis en ladite ville, de patronage et prééminence d'église(proéminence sur l'original), présentation de bénéfices, épares et gallois, successions de bâtards, délivrance de legs, de justice patibulaire à quatre piliers(pilliers) et autres pour l'exécution des condamnations, de bris de mer et ancrage, en la rivière de Loire, sur et air de tirés, de garenne et refuge à pigeons, d'étangs défensables, fessaux, de faire mesurer tous les grains qui se vendent à Savenay, de basse, moyenne et haute justice et exercice un jour par semaine, de création d'officiers, comme sénéchal, alloué, lieutenant, procureur fiscal, greffier, sergent, de moulin à vent, avec leurs moutaux, de foyer, etc. Le propriétaire de la Cour de Bouée percevait 1/20e des revenus ainsi qu'il résulte d'une délibération du général de Bouée. On appelait ainsi une assemblée composée de douze notables; elle était renouvelée chaque année elle-même choisissait ses successeurs parmi les principaux habitants. Elle avait les attributions réunies des conseils de fabrique actuels. Les convocations étaient faites, à la demande des marguilliers, par le vicaire qui, au prône* de la messe annonçait les réunions et certifiait a voir (avoir) accompli cette formalité. Elle nommait tous les ans les collecteurs, égailleurs des soldes, fouages, vingtièmes et capitation, les marguilliers, les personnes au service de l'église (sacristain et laveuse du linge sacré) et dressait le rôle de répartition du grand chemin. *prône: instruction chrétienne que le prêtre faisait en chaire à la messe du dimanche.Equivalent actuel:homélie. |
PAGE 3
|
||||
|
|
|
|
|||
|
|